La divergence des opinions sur le course à pied se fait de plus en plus sentir, l' arrivé en masse du cross training via le cross fait concurrence au performance de kilian Jornet, ultra traileur, qui court pour le simple plaisir, alors plaisir ou souffrance?
Je vous laisse lire l'article de remy sur le site Wanarun
Petite
route de campagne. Le fond de l’air est frais. Mais le soleil a percé à
travers les nuages. Entre midi et deux heures, ici, j’ai peu de chance
de croiser quiconque. Ni voiture, ni cycliste, ni coureur… Je suis seul.
J’ai la route pour moi. Je ne m’en plains pas. Je sais qu’il va me
falloir une bonne dizaine de minutes pour trouver mon rythme. A mon âge,
il faut chauffer la machine. Ce début d’
entrainement
est toujours un peu stressant, pas évident à gérer. J’ai souvent envie
de stopper tout de suite, de me laisser aller à un demi-tour salvateur.
Mais l’esprit est plus fort. Je connais mon corps. Je lui fais
confiance. Je sais qu’il va bientôt me répondre. Après vingt minutes,
j’allonge la foulée. J’essaye de me placer au mieux. Que la pointe de
mes pieds griffe le sol en premier. Que mon pied déroule au sol. Je
ressens ainsi l’asphalte sous mon poids et je me concentre pour ne faire
plus qu’un avec les éléments. Je positionne mes bras le long de mon
buste, je redresse légèrement la tête, je vais chercher le plus loin
possible avec mes jambes. Je suis le prolongement de ma volonté. Je
souffle régulièrement. Tous mes sens sont en éveil maximal. J’entends ma
respiration. J’entends mon coeur battre plus fort. Je sens sur ma peau
le souffle de l’air. Je vois l’horizon et tous éléments de la nature,
arbres, bords de champs, hauts de buttes, comme autant d’objectifs à
atteindre. Encore un peu plus loin, encore un peu plus vite. Je sais que
je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme et pourtant j’accélère
encore. Je me sens bien. Je ne suis plus lourd, je ne souffre plus de la
pesanteur terrestre. Je suis dans un autre monde, dans un état second.
J’en profite. Je sais que cela ne va pas durer. J’oublie tous mes
soucis, j’oublie toute ma vie. Je ne fais plus qu’un avec la nature. Je
deviens animal. Je suis à fond. Je tiens ainsi le plus longtemps
possible. Je vais jusqu’au bout de moi-même. Mon esprit s’est envolé.
J’ai décroché avec lui. Je ne suis plus un simple coureur. Je suis
devenu un homme libre. Je suis la course. Je décélère enfin. Je coupe
mon effort. Je reprends mes esprits. Je sors de ma bulle. Je redeviens
moi-même. Comme j’étais avant ? Non. Juste un peu différent. Heureux
tout simplement. J’adore la course à pied. Pour cela aussi !
2 commentaires sur “Je cours donc je suis !”
Tellement vrai, je dis toujours que je cours parce que je me sens vivre. Je ne suis pas seul apparemment…
Posté par Romain Le 16 janvier 2013 à 2:30
Merci pour ce texte court mais poser avec des mots justes. On sent
tes sensations, on court ta course, on vit ton instant de vie.
Courir, toujours courir! Après quoi? En courant on prend le temps d’y penser!
Toi, tu t’es laissé courir pour la sensation, l’adrénaline, l’osmose. Courir c’est vivre…